L’avènement du Christ, ce n’est pas une idée
« Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent » [Psaume responsorial 2e dimanche de l’Avent B, 2e strophe/Ps 84 (85) verset 11]. En confrontant ces paroles aux différents âges de l’histoire de l’humanité et à l’actualité mondiale, nous pouvons éprouver un sentiment de déception. Les humains n’arrivent toujours pas à conjuguer ces deux binômes : « amour et vérité »/« justice et paix ». Un constat qui peut même décevoir nos attentes de la part de Jésus et nous inciter à poser la question suivante : « Que pouvons-nous encore espérer ? »
L’Avent nous rappelle l’engagement missionnaire de l’Église et de tout chrétien pour l’avènement du Royaume de Dieu. Ce temps confère aux velléités humaines de libération leur vraie signification et nous révèle les promesses de Dieu pour l’humanité : « Consolez, consolez mon peuple, – dit votre Dieu […] Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur […]. Que tout ravin soit comblé, toute montagne et toute colline abaissées… » (cf.Is. 40, 1-4/ première lecture 2e dimanche de l’Avent B). Vivre l’Avent c’est préparer le chemin du Seigneur en redécouvrant chaque année la nouveauté de ce chemin, en prenant conscience de notre condition itinérante et en marchant vers le bonheur que nous n’aurons jamais ici – bas mais dans le monde à venir. Vous allez demander mais comment pouvons-nous en être sur ?
L’Avent évoque de manière concrète la dimension historique du salut, ce temps est une pédagogie de la rencontre entre l’homme et Dieu, c’est un temps de conversion et de cheminement vers le Royaume à travers tous les mystères qui nous sont donnés à commencer par les figures bibliques ( Isaïe, Jean Baptiste, la Vierge Marie), les sacrements plus particulièrement l’eucharistie et la réconciliation, les œuvres de miséricorde spirituelles et corporelles, les personnes que nous côtoyons chaque jour sans oublier les activités paroissiales prévues au cours de ce temps fort.
De ce fait, l’avènement du Christ, ce n’est pas une idée, c’est une vraie rencontre avec le Dieu libérateur qui s’identifie à l’amour, la vérité, la justice et la paix. Nous sommes non seulement en attente d’accueillir le sauveur dans notre cœur à Noël et à la fin des temps mais aussi à chaque instant de notre vie. Cette attente se vit dans la joie et dans une Métanoïa (conversion) progressive de toute l’existence. L’Avent nous enseigne que le Dieu que nous servons et attendons est le Dieu de l’histoire, le Dieu vivant qui est, qui était et qui vient, le Verbe fait chair qui vient demeurer parmi nous et en nous.
père Robenson Saturné, étudiant