Augmente en nous la foi !
Ce cri des disciples de Jésus pourrait être aussi le nôtre en ce dimanche de rentrée paroissiale. Il arrive à certains de « perdre la foi », de se dire « croyants non pratiquant ». Tout en respectant cette démarche, résultant parfois de souffrances et de clameurs – « Jusques à quand Seigneur ? » – il est légitime de s’interroger : puis-je vraiment croire à l’amour et au pardon sans jamais les pratiquer, y compris en tâtonnant dans l’obscurité ? D’autres se découvrent un jour « pratiquant non croyant », par habitude, routine ou nonchalance… La foi reçue de Dieu lors de notre baptême ne peut pas disparaître totalement. Elle peut rester sans réponse, c’est notre liberté. Elle est toujours en attente d’être réveillée. La foi ne se mesure pas avec un compteur, une jauge, une aiguille, elle ne se compare pas. Point de concours ou de classement. « Je crois Seigneur, viens au secours de mon manque de foi » (Mc 9,24). La foi consiste à reconnaître la puissance de Dieu à l’œuvre dans notre vie et dans celle de nos frères et sœurs. Par nos paroles, nos actions, jusqu’à cette capacité inouïe de dire à l’arbre de la vie de se planter dans la mer, c’est-à-dire dans la mort. Jésus vient d’enseigner à ses disciples le pardon jusqu’à sept fois, autrement dit l’infini. « Le pardon est une résurrection des morts » aimait à rappeler Jean-Marie Lustiger, dont la mère a été gazée à Auschwitz. Lorsque Jean-Paul II rend visite en prison à celui qui a voulu le tuer il témoigne de la puissance de la parole qui permet à la croix de faire triompher la vie dans la mort : « Je te pardonne », « Je t’aime », « Tu as du prix à mes yeux » (Is 49,3). Par toutes nos activités paroissiales, unies comme les 5 doigts d’une seule main, nous voulons faire grandir en nous la foi. Par la prière, la fraternité, la formation, le service et l’évangélisation, nous nous exerçons et nous portons mutuellement pour accueillir ensemble ce don de la foi, dans la confiance et la fidélité, dans le clair-obscur de nos vies. La foi agissant par la charité fait de nous des serviteurs, quelconques, inutiles, des esclaves bons à rien, qui obéissent à la Parole de Dieu et la mettent en pratique, qui savent qu’ils reçoivent tout de Dieu y compris notre capacité de faire le bien et d’en être sauvés. Toutes nos actions prennent leur source en toi et reçoivent de toi leur achèvement.
Belle rentrée paroissiale !
Père Jean-Baptiste Arnaud