Espérer dans la souffrance
L’Évangile de ce dimanche nous confronte brutalement à la question du mal. S’appuyant sur deux événements historiques de l’époque, un massacre de galiléens par Pilate et l’accident de la tour de Siloé, Jésus nous l’affirme avec force : le malheur qui nous arrive n’est pas une punition divine. Ces victimes n’étaient pas plus pécheresses que les autres. Notre Dieu n’est pas un Dieu de vengeance qui nous inflige la souffrance à cause de nos erreurs.
Mais alors, d’où vient la souffrance ? La souffrance est et restera toujours un scandale. Elle est l’œuvre du démon qui cherche à nous stopper dans notre course vers le Ciel. Mais la puissance divine réside en ce que Dieu seul est capable d’en tirer du bien. Tel le vigneron de l’Évangile qui, au-delà de sa vigne, s’inquiète pour un figuier fatigué, le Seigneur vient bêcher et soigner nos cœurs souffrants, même les plus étrangers à son Royaume, toujours empli d’espérance qu’ils portent à nouveau de bons fruits. Oui, face à la question du mal, Dieu nous invite à passer du “pourquoi ?” au “pour quoi ?”, c’est-à-dire d’en chercher un sens, plutôt qu’une cause.
Dans quelques semaines le Christ nous le montrera, lui qui n’est pas venu pour justifier la souffrance mais qui la subira, lui qui n’est pas venu expliquer la croix, mais qui s’y étendra. Ainsi nous comprenons que lorsque nous souffrons, Dieu n’y est pour rien, mais bien plutôt qu’en la Personne de Jésus, Il souffre avec et pour nous. Là est notre force !
Père François Bouchard