Fin de Vie
Le débats sur la fin de vie est relancé à la fois par des déclarations de politiques, dont le président, et des choix de people. L’Église s’est souvent exprimée sur le sujet. Je me contenterai de coups de sonde philosophiques.
La fraternité. Les défenseurs de l’euthanasie affirment que les séniors coutent trop cher. Mais tuer un être humain parce qu’il coute trop cher, c’est mettre un prix sur tout être humain. Ce prix ne sera pas le même pour tous. Elon Musk « pèse » plus que moi. Notre époque le fait déjà largement avec le trafic d’êtres humains ou les logiciels de matching des applications de rencontre qui évaluent qui est digne de vous rencontrer, moyennant le prix de votre inscription. C’est inacceptable. Comme Malraux le mettait dans la bouche d’un mourant, la vie ne vaut rien, rien ne vaut la vie.
L’autonomie : dans toutes les questions sociétales, on nous répète que je fais que je veux de mon corps, ça ne regarde que moi. C’est faux. Si un homme de quatre-vingt-dix ans demande l’euthanasie parce qu’il se trouve trop vieux il envoie comme message à toutes les personnes de son âge qu’elles sont en trop. Dans les pays où l’euthanasie est légalisée, la pression familiale et sociale est extrême.
La maitrise : notre époque veut tout maitriser. Garantissez-moi la santé parfaite ou sinon faites-moi mourir le jour dit. Or la vie n’est pas maitrisable. Elle nous échappe à son origine et à sa fin. En Italie, un homme s’est fait euthanasier pour cancer incurable. À l’autopsie il s’est révélé que ce n’était pas un cancer. La vie ne nous obéit pas.
Père Matthieu Villemot