Les yeux fixés sur Jésus Christ, entrons dans le combat de Dieu

Chaque jour du carême débute par ces mots, que nous chantons chez nous ou à l’église lors de l’office des laudes [1]. Par le Christ, avec lui et en lui : le carême est d’abord son combat contre les tentations au désert, sa montée vers Jérusalem, sa descente dans la passion, son élévation sur la croix et sa résurrection d’entre les morts. Nous entrons dans le combat de Dieu pour ne pas entrer en tentation, comme nous le demandons dans le Notre Père. Ces 40 jours sont un temps béni pour découvrir d’une manière nouvelle ce que signifie être fils et filles de Dieu par le baptême. D’abord, en accompagnant les catéchumènes qui seront plongés dans l’eau et l’Esprit durant la vigile pascale le samedi 8 avril à 21h ; nous prions ainsi chaque jour pour Louis et pour Elie. Ensuite, en approfondissant notre vocation et notre mission de baptisés, depuis plus ou moins longtemps. 

Le carême, comme le baptême, est un chemin paradoxal. Nous le vivons seul, dans le secret du Père, au plus intime de nous-même, dans la pièce la plus retirée de notre maison ; et nous le pratiquons ensemble, en communauté, en faisant sonner du cor, en nous réunissant pour apprendre à prier les jeudis 9 et 16 mars, en suscitant par notre témoignage la curiosité de ceux que nous voulons inviter pour la messe des curieux le 2 avril et tout au long de la semaine des curieux qui la préparera à partir du 25 mars. Le carême est un « itinéraire synodal » insiste le pape François dans le message qu’il nous adresse. Chacun s’y engage personnellement, et tous, nous nous portons les uns les autres comme ce paralytique que l’on amène à Jésus en passant par le toit de la maison.

Nous nous portons les uns les autres et nous nous laissons avant tout porter par Dieu. Il s’agit d’entrer dans sa tendresse, de ne pas refuser ses dons, son amour, de nous laisser transfigurer, transformer de l’intérieur d’un rayonnement qui se traduit dans nos actes, nos paroles, nos gestes. En ce début de carême chacun est invité à discerner et à décider ce à quoi il se sent appelé pour vivre davantage en vérité comme fils et fille bien-aimés du Père miséricordieux. Nous pourrions peut-être écrire sur un papier nos engagements pour ce carême, dans la prière, le jeûne et l’aumône, et déposer ces mots chez nous dans notre coin-prière ou à l’église dans une panière. Ces décisions sont à la fois ponctuelles – le carême est un temps particulier et intense d’exercice spirituel, d’entraînement au combat spirituel – et permanentes, pour retrouver enraciner en nous des dispositions et une conversion durables à l’amour qui vient de Dieu. Bon et saint carême !

[1] A 7h30 en semaine (8h30 le dimanche), cet office dure 20 minutes, n’hésitez pas à y participer, cela transformera vos journées !

Père Jean-Baptiste Arnaud, curé